Ce que c'est:
Imaginez vous vivant sous une espèce de dictature au nom
pompeux de
"République de l'Est". Une dictature qui redoute un coup d'état, et
surtout la jeunesse, plus encline a se poser les bonnes questions.
Maintenant, fermez les yeux bien fort et imaginez que ladite dictature crée une "loi" pour vous dissuader de la renverser. Une loi appelée Battle Royale qui consiste à kidnapper chaque année une classe de troisieme et de les enmener loin de chez eux (de préférence sur une ile prévue pour ce qui va suivre)...
...pour ensuite les forcer à s'entretuer dans une espece de jeu macabre où le vainqueur devrait avoir tué tous ses petits camarades de classe pour esperer gagner le jeu et rentrer chez lui.
Miam miam !
Le manga est une adaptation du roman de Koushun Takami (du même nom). Il y a même eu un film (que j'ai trouvé génial et dont je parlerai si jamais j'ai l'occasion de le revoir). Et plus récement, Hunger Games,mais rien que d'écrire ce nom sur cette page me donne l'impression de la polluer donc je ne vais pas prolonger la torture plus longtemps.
Sur le coup j'avais trouvé l'intrigue géniale, une espèce de sublimation. En le relisant, toujours la même reaction. Pas de noeud à la gorge, juste un plaisir malsain à tourner les pages.
Le concept est rudement bien pensé:
-Les armes sont distribuées au hasard, et le facteur chance joue beaucoup (l'inventaire va de la kalashnikov à la fourchette, en passant par des objets complètement inutiles genre mégaphone- qui soit dit en passant est une grosse arnaque, et qui allait forcément tomber entre les mains d'une cruche-)
- Les collégiens sont munis chacun d'un collier sensé donner la position de chaque élève aux organisateurs: Bourré d'explosif, il se déclenche lorsqu'on essaye de s'en défaire (ou de s'enfuir).
Mes parents aurait du tenter la même chose pour surveiller mes allées et venues le soir.
- Ce collier est un petit bijou de technologie. Si personne n'est tué en 24 heures, les colliers de tous les belligérants explosent. Histoire d'enterrer une bonne fois pour toute les ideaux pacifiques.
- J'allais oublier de préciser que l'île qui sert d'arène est délimitée en zones. Plus le temps passe et plus lesdites zones deviennent interdites. En somme, si vous mettez les pieds dans ces no-man's land, votre collier explose et votre voisin de table aura toute les chances de retrouver votre tête à quelques mètres de là.
Les grandes lignes sont solides. Aucune issue possible. A première vue ça avait tout pour me plaire.
Bien que n'étant pas fan du dessin (J'ai trouvé les personnages hideux, des espèces de pantins hydrocéphales, Balthus peut aller se rhabiller), le support de cette adaptation la rend très graphique genre sex, gore and mass shooting, (les paysages étaient plus que très reussis mais on s'en foutait parce que ce qui nous interessait vraiment c'etait le sang et les nanas à poil) .
C'était trop beau pour être vrai, il fallait bien que ça s'enraye quelque part. En fait ca coincé tres vite. A cause des personnages qui vont de insignifiants à tout à fait insuportables. Je m'explique:
D'un coté il y a les "gentils"...: Shuya Nanahara et sa copine Noriko, le rockeur pacifiste et la lèche-cul de service. Deux grosses tartes; le genre à se foutre dans des situations impossibles au noble nom de ce que j'appellerai la dignité humaine. Attendrissants et altruistes au possible. A la limite du dégoulinant. On aurait même envie de leur foutre des claques pour qu'ils se ressaisissent un peu.
... et les grands méchants, genre Kiriyama insensible et ses super-pouvoirs de power-ranger le rendant indestructible, et de ce fait, monstrueusement superficiel et ennuyeux.
Pour sortir du manichéisme, il y a aussi les monsieur tout le monde, en apparence sans histoires mais ayant choisi de se plier aux règles du jeu, monsieurs-tout-le-monde qui auraient mérité d'être exploité plus largement mais qui, à défaut de cela, se sont révélés beaucoup trop archétypaux.
Il devait y avoir une réelle volonté de nuancer entre les gentils et les méchants, mais l'auteur se contente hélas de superposer les drames, jalonnant le passé des personnages pour tenter d'expliquer la transformation d'une gamine dans histoire à serial-killeuse: Sôma, violée à répétition durant son enfance (une fois n'est pas coutume, et il faut croire que ca ne suffisait pas à attendrir le lecteur), et rendue antisociale des suites du traumatisme, devient vite un pretexte pour pimenter l'histoire à coup de sexe, survolant les mécanismes de la violence en les noyant dans le voyeurisme malsain. Trop de trop tue le trop et c'est bien dommage.
Le dénouement est prévisible dans les grandes lignes mais surprenant dans le traitement.
Au final, je dirais que j'aurais pu apprécier le manga si l'auteur n'en avait pas fait un tourne-page commercial, mièvre et sentimental au possible force de ficelles tellement grosses que le lecteur ne peut pas se faire sa propre opinion sur les personnages, poussés jusqu'à la caricature à gros coups de sentimentalisme.
Plein de bonnes intentions étouffées dans l'oeuf. Il vaudrait mieux lire le roman, plus sec certes, mais bienvenu apres cette overdose de pathos.
NA
Maintenant, fermez les yeux bien fort et imaginez que ladite dictature crée une "loi" pour vous dissuader de la renverser. Une loi appelée Battle Royale qui consiste à kidnapper chaque année une classe de troisieme et de les enmener loin de chez eux (de préférence sur une ile prévue pour ce qui va suivre)...
...pour ensuite les forcer à s'entretuer dans une espece de jeu macabre où le vainqueur devrait avoir tué tous ses petits camarades de classe pour esperer gagner le jeu et rentrer chez lui.
Miam miam !
Le manga est une adaptation du roman de Koushun Takami (du même nom). Il y a même eu un film (que j'ai trouvé génial et dont je parlerai si jamais j'ai l'occasion de le revoir). Et plus récement, Hunger Games,
Ce que le Céphalopode en pense:
Je l'ai lu il y a des années déjà. Les impressions qu'il m'en reste ne sont plus très "fraiches", mais demeurent des souvenirs, une espèce d'engouement acharné pour un manga qui changeait des shojo à la Nana que je lisais.Sur le coup j'avais trouvé l'intrigue géniale, une espèce de sublimation. En le relisant, toujours la même reaction. Pas de noeud à la gorge, juste un plaisir malsain à tourner les pages.
Le concept est rudement bien pensé:
-Les armes sont distribuées au hasard, et le facteur chance joue beaucoup (l'inventaire va de la kalashnikov à la fourchette, en passant par des objets complètement inutiles genre mégaphone- qui soit dit en passant est une grosse arnaque, et qui allait forcément tomber entre les mains d'une cruche-)
- Les collégiens sont munis chacun d'un collier sensé donner la position de chaque élève aux organisateurs: Bourré d'explosif, il se déclenche lorsqu'on essaye de s'en défaire (ou de s'enfuir).
Mes parents aurait du tenter la même chose pour surveiller mes allées et venues le soir.
- Ce collier est un petit bijou de technologie. Si personne n'est tué en 24 heures, les colliers de tous les belligérants explosent. Histoire d'enterrer une bonne fois pour toute les ideaux pacifiques.
- J'allais oublier de préciser que l'île qui sert d'arène est délimitée en zones. Plus le temps passe et plus lesdites zones deviennent interdites. En somme, si vous mettez les pieds dans ces no-man's land, votre collier explose et votre voisin de table aura toute les chances de retrouver votre tête à quelques mètres de là.
Les grandes lignes sont solides. Aucune issue possible. A première vue ça avait tout pour me plaire.
Bien que n'étant pas fan du dessin (J'ai trouvé les personnages hideux, des espèces de pantins hydrocéphales, Balthus peut aller se rhabiller), le support de cette adaptation la rend très graphique genre sex, gore and mass shooting, (les paysages étaient plus que très reussis mais on s'en foutait parce que ce qui nous interessait vraiment c'etait le sang et les nanas à poil) .
C'était trop beau pour être vrai, il fallait bien que ça s'enraye quelque part. En fait ca coincé tres vite. A cause des personnages qui vont de insignifiants à tout à fait insuportables. Je m'explique:
D'un coté il y a les "gentils"...: Shuya Nanahara et sa copine Noriko, le rockeur pacifiste et la lèche-cul de service. Deux grosses tartes; le genre à se foutre dans des situations impossibles au noble nom de ce que j'appellerai la dignité humaine. Attendrissants et altruistes au possible. A la limite du dégoulinant. On aurait même envie de leur foutre des claques pour qu'ils se ressaisissent un peu.
... et les grands méchants, genre Kiriyama insensible et ses super-pouvoirs de power-ranger le rendant indestructible, et de ce fait, monstrueusement superficiel et ennuyeux.
Pour sortir du manichéisme, il y a aussi les monsieur tout le monde, en apparence sans histoires mais ayant choisi de se plier aux règles du jeu, monsieurs-tout-le-monde qui auraient mérité d'être exploité plus largement mais qui, à défaut de cela, se sont révélés beaucoup trop archétypaux.
Il devait y avoir une réelle volonté de nuancer entre les gentils et les méchants, mais l'auteur se contente hélas de superposer les drames, jalonnant le passé des personnages pour tenter d'expliquer la transformation d'une gamine dans histoire à serial-killeuse: Sôma, violée à répétition durant son enfance (une fois n'est pas coutume, et il faut croire que ca ne suffisait pas à attendrir le lecteur), et rendue antisociale des suites du traumatisme, devient vite un pretexte pour pimenter l'histoire à coup de sexe, survolant les mécanismes de la violence en les noyant dans le voyeurisme malsain. Trop de trop tue le trop et c'est bien dommage.
Le dénouement est prévisible dans les grandes lignes mais surprenant dans le traitement.
Au final, je dirais que j'aurais pu apprécier le manga si l'auteur n'en avait pas fait un tourne-page commercial, mièvre et sentimental au possible force de ficelles tellement grosses que le lecteur ne peut pas se faire sa propre opinion sur les personnages, poussés jusqu'à la caricature à gros coups de sentimentalisme.
Plein de bonnes intentions étouffées dans l'oeuf. Il vaudrait mieux lire le roman, plus sec certes, mais bienvenu apres cette overdose de pathos.
NA
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