lundi 6 octobre 2014

Bontée divine ! Elle est une noix pourrie, dit Mr Wonka. Sa tête a dû sonner bien creux.

Le résumé made in Gaspard: Le héros éponyme est un petit garçon dont la famille ne roule pas sur l'or et c'est peu dire. Avec un salaire pour sept, difficile en effet d'echapper à la misère et Charlie se voit obligé de dormir à même le sol et de se farcir une eternelle et peu appétissante soupe au choux a tous les repas.
La souffrance aurait pu s'arrêter là.
Mais sur le chemin de l'ecole, les effluves de la mysterieuse chocolaterie du grand Willy Wonka, artisan confiseur, viennent titiller son odorat et surtout son estomac.
Le fait est que les parents de Charlie ne peuvent se permettre que de lui acheter une seule tablette, qui constitue son seul et unique cadeau d'anniversaire.
La vie aurait pu continuer son cours jusqu'au jour où le mysterieux Mr Wonka décide d'ouvrir les portes de sa toute aussi mysterieuse chocolaterie aux cinq heureux élus qui auront trouvé les tant convoités tiquets d'or dans l'emballage d'une confiserie Wonka...



L'avis de Gaspard: Charlie et la Chocolaterie est une espèce de conte moderne.

Le héros, issu d'une famille très (très, très, très, très) pauvre, se voit donner la chance de visiter la Chocolaterie de monsieur Wonka, visite au terme de laquelle il se verra récompenser.
Seulement voila, le parcours est semé d'embûches à commencer par les quatre autres enfants, aussi insupportables les uns que les autres, qui visitent simultanément l'étrange fabrique la chocolaterie elle même, aussi enchanteresque que dangereuse, car lieu de toutes les tentations. L'epreuve ultime que le héros devra remporter, c'est la chocolaterie elle même et comment en ressortir indemne.

Le manichéïsme apparait alors comme le mot d'ordre de Roald Dahl concernant le traitement des personnages, rendant l'equation du roman simpliste: Les méchants enfants sont punis par la ou ils ont péché et Charlie, sage, à la limite du placide se fait recompenser pour toutes les souffrances endurées. Willy Wonka fait alors figure de bonne fée, en offrant à Charlie sa chocolaterie , et en y installant ses parents à l'aide du grand ascenseur en verre, d'ou le renversement de situation. 
Or c'est justement ce simplisme et cette tendance moralisatrice que nous pourrions reprocher à l'auteur, qui en limitant l'épaisseur de ses personnages rendant son intrigue beaucoup trop prévisible, et le parcours de la chocolaterie, qui devrait être une véritable explosion de saveurs se reduit à un enchainement d'actions aussi prévisibles qu'insipides.

Et c'est dommage, car les autres thèmes rapportés par le roman s'y perdent. Charlie et la chocolaterie, qui revisiterait le conte de Cendrillon, traite de sujets plus serieux, et nous ne pouvons nous empecher de voir dans les Oompa Loompas une allusion à l'esclavage, et dans l'ascenseur en verre une représentation à peine déguisée de l'ascenseur social. L'ironie est bel et bien présente, mais pas assez mordante, et l'auteur déçoit si l'on compare le roman a Mathilda.

Charlie et la chocolaterie aura au moins eu le mérite de m'avoir fait manger du chocolat. Et comme pour le roman, je crois que ce n'est pas trop mon truc.

                                                                                                                                               N.A

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