Colin Higgins, Harold et Maude, Folio, 160 pp. |
Ce "classique"- aussi bien adapté au théâtre par Jean Claude Carrière qu'au cinéma par Hal Ashby (1)- qui se voulait pourtant être un pied de nez aux conventions sociales, et nous ne doutons pas qu'il le fusse dans les années 70, n'aura pas su nous toucher.
Les coupables?
La structure du roman figure au banc des accusés.
Et pour cause, Harold et Maude est une novélisation, un scénario à l'origine que l'auteur a remodulé en roman. Il en résulte un recit décousu où les évennements sont entrecoupés de nombreuses ellipses narratives, que nous supposons inspirés du cut cinématographique. Ces coupes qui jalonnent le roman hachent considérablement la lecture, la rendant de ce fait laborieuse. Sur 160 pages, il fallait le faire.
Ce n'est pas tout.
Outre la forme, le roman nous insupportait déjà par ses thèmes et le traitement de ses protagonistes.
Le roman relate la rencontre incongrue entre les personnages éponymes, un jeune homme, subissant le carcan bourgeois et ses conventions, fasciné par la mort et une vieille dame quasi octogénaire, anticonformiste et faisant fi des codes de la société.
Le crédo de cette dernière -prendre le monde comme il vient en prônant un rapport direct avec la nature, l'impulsivité- est aux antipodes du milieu d'où vient Harold Chasen, environnement rigide fondé sur les bonne moeurs, le mariage ou encore le service militaire.
Le fond du roman est tout ce qu'il y a de plus louable. Seulement voilà, les personnages semblent tous se partager un demi neurone qui a le hoquet. Le trop plein de bons sentiments, le fait que l'auteur les fasse prêcher la bonne nouvelle tous les deux paragraphes rend la lecture insupportable, artificielle et ce qui se voulait spontané sonne fatalement faux.
Je n'avais qu'une hâte, terminer ce livre au plus vite pour pouvoir en commencer un autre.
N.A