mercredi 11 février 2015

"Et je sais, je sais que toutes les filles se sont trouvées affreuses, en se réveillant ce matin, et que toutes attendent un coup de fil qu'on ne leur passera jamais. "

Parfois, et quand je fais une overdose de La princesse de Clèves et autres facéties de la même verve, je me surprends à lire de la Chick-lit, et ca marche parce que dans la plupart des cas, c'est toujours une bonne purge. Ce roman porte très bien son nom. Lire ce livre jusqu'au bout doit bien vous fait miroiter l'enfer, tellement on s'y ennuie.


Et comme il faut résumer l'histoire: Il était une fois, une jeune fille de dix huit ans qui vivait dans le très chic Paris Ouest, vous savez, celui ou certains parents créent des monstres. Entre deux séances shopping, une ligne de coke, et du foutre en veux tu en voilà, la jeunesse s'ennuie ferme, enchaine les bêtises à trois mille euros l'une vu que du toutes façons, contrairement à d'autres, elle a droit à l'erreur. Et puis un jour, Hell rencontre Andréa, son prince charmant, son alter égo, son... Enfin bref, nous voila en plein dans de la Chick-lit déguisée, mais de la Chick-lit quand même.

On m'accuse souvent de faire de l'élitisme dans mes lectures, et puis, il est vrai que je ne porte pas vraiment la Chick-Lit dans mon coeur (ni la Science Fiction, allez savoir pourquoi), et que je ne m'attendais pas ce que quelqu'un du nom de Lolita fasse des miracles. 
Mais lisez plutôt la suite.

L'histoire n'est pas horrible en soi, c'est, comment dire, cette énumération de noms de boites, d'argent, de coke, d'argent, de marques, de voitures, d'argent encore qui rendent la lecture insoutenable.
Du coup, on se retrouve avec plus de soixante dix pages de rien, fades au possible où vous avez envie de maraver la gamine à coup de pelle pour rajouter un peu de piquant à l'action. 

Ca va soixante-dix pages, c'est pas la mort
,

bon je conçois qu'en effet, ce n'est pas énorme mais quand le livre fait 150 pages à tout casser, il doit bien y avoir un problème quelque part.

Mais non! si tu t'es ennuyée c'est que tu n'as rien compris à la portée de ce roman
, Si si, j't'assure: que l'héroïne utilise argent, voiture, prétendants et j'en passe pour combler un manque affectif, les pages blanches du livre, et un certain vide intellectuel.

Non, franchement, je ne sais pas ce qui me désole le plus dans ce livre. J'exclus l'univers, parce que Mes illusions donnent sur la cour de Sasha Sperling traite d'à peu près la même chose et que j'en avais gardé un souvenir beaucoup plus agréable. Il y a clairement quelque chose dans le traitement de Hell qui me chiffonne: Outre l'aspect pognon pognon pognon, l'imaginaire de Lolita Pille n'est qu'un condensé de bitter-sweet, souvent collant, où le trash se superpose et s'use, ce qui fait qu'au bout de la cent cinquantième éjaculation faciale, vous vous retenez de ne pas vous lancer dans un bâillement à faire trembler les murs.
En fait, je me demande surtout comment on peut écrire un livre avec des ficelles tellement grosses. Si je ne l'avais pas prêté, je vous aurais cité ce merveilleux passage qui fait la description d'Andréa, voyou-tropdaarktropbôw, dont Hell tombe éperdument amoureuse, où l'archétype du Bad Boy dont rêve toute gamine pubère ayant atteint l'apothéose hormonale.

Lolita Pille nous offre donc un roman exhibitionniste, dans le thème petite frappe pour brebis égarées et blasées. En se plongeant vraiment dans Hell, on constate que l'auteure est une pro du degré zéro de l'écriture. Il n'y a quasiment aucune image. C'est vide, ça sonne creux. Autant se rabattre sur Mes illusions donnent sur la cour, dans le même genre mais mieux traité, et qui, bien que moins trash dans la forme à le mérite d'avoir un fond où sur Brett Easton Ellis, maître incontesté du genre.

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