samedi 15 février 2014

Quand l'horreur frise le ridicule (World War Z)

Je le clame haut et fort, ce film est l’une des pires sorties en salle de l’été 2013.

Il est clair qu’avec son scénario complètement décousu d’un point de vue spacio-temporel (de Philadelphie au pays de Galles, en passant par la Corée du Sud et par Jerusalem), ses zombies minables, dont les cris font plus rire les spectateurs qu’autre chose, l’absence flagrante de gore, l’inexistance de la moindre éclaboussure de sang le rendant accéssible à n’importe quel gamin de 13 ans, World War Z tendait la perche pour se faire battre.
Le film s’articule autour de deja-vus recyclés, en espérant donner de la consistance à une adapatation bancale du livre de Brooks et dont le plot se résume en quelques mots: Une épidémie frappe le globe et se manifeste par la mutation des êtres humains en zombies, le phénomène se propageant par contagion, par morsure justement, un peu comme la rage. Les zombies en question, voient leur agréssivité développée au moindre bruit, et les Nation Unies font appel à Gerry (Brad Pitt) pour découvrir l’origine de ladite épidémie, et trouver moyen de la contrer.

Je n’aime pas.

Je n’aime pas les clins d’oeils hyper imperialistes qui abondent dans le film (la Corée du Nord montrée du doigt, quant à la possible origine du virus).
Je n’aime pas le manichéisme ambiant, qui fait que Brad Pitt se retrouve défenseur de la veuve et de l’orphelin, surtout quand ce dernier s’avère être hispanique immigré, le tout servant à renforcer l’archétype du gentil américain, doublé de son aspect misogygne.
Je n’aime pas non plus comment les Nations Unies choisissent le roi des trous du cul pour accomplir la mission, Gerry étant à l’origine de nombreuses bourdes, ayant couté la vie à plusieurs personnages, notamment le coup du téléphone portable (les personnes ayant vu le film me comprendront), et la manie du héros à faire tomber toute sortes d’objets de manière à attirer le plus de morts vivants possible, ayant pour but de meubler un cruel vide scénaristique, le film se réduisant à un enchainement de courses poursuites banales, d’actions ayant pour but d’étouffer la réfléxion.
Je déplore le fait que le réalisateur survole la géopolitique du monde autour de laquelle s’articule l’action, rendant le cadre trop lisse, à la limite du mignonnet, et où même les zombies n’arrivent pas à sortir le spectateur de sa torpeur.

Pas effrayants pour un sou, les mort vivants de WWZ, film qui a décidément du mal à s’affirmer en tant que film d’horreur et de science fiction, me rappellent décidément trop les “nazi zombies” du mode “coop” de Call of Duty, et leur cris de maman T.Rex, ne sont pas là pour les crédibiliser, bien au contraire. La désolante absence de gore, elle, ne vient visiblement pas arranger les choses, et les pauvres zombies de WWZ n’effraient décidément personne, ce qui en fin de compte est bien triste pour eux.
Je cite ici le passage ou notre cher Gerry s’enferme dans un laboratoire et ou un mort vivant bien dégarni le scrute de l’autre coté de la vitre en claquant de la langue contre le palais, et déjà, je ne peux m’empecher de visualiser mon chat émetant le même son, pour témoigner de sa frustration lorsqu’il poursuit une mouche pendant des heures, sans parvenir à l’attrapper.
Parlons d’ailleurs de cette scène, qui ammorce le dénouement de notre histoire, dénouement des plus minables du fait qu’il ait été visiblement baclé par la réalisation du film.

Pour parer à l’apparent vide intellectuel caractéristique des personnes ayant adapté le roman de Brooks au grand public, Hollywood bacle une fois de plus la fin, et assoit définitivement WWZ a la table des plus grosses bouses de la décénie de 2010.

Avant je me permet encore de spoiler le film (vous ne ratez rien) pour mieux vous illustrer la situation et peut être comprendriez vous ma detresse face a une adaptation trop légère, bien trop légère, sans queue ni tête, mais surtout sans aucune logique, les personnages étant tous dénués d’un tant soit peu de bon sens.

Gerry, le héros apprends pendant son séjour en Corée du Sud que les morts vivants envahissant la planète n’attaquent qu’en présence de bruit, ce qui ne l’empechera evidément pas d’oublier son téléphone portable allumé en cherchant à atteindre son avion, la sonnerie de l’appareil provoquant l’acharnement d’une horde de zombies sur l’équipage étant chargée de la protection de la base.
Celui ci se rend à Jerusalem, suivant les conseils d’un prisonnier ayant perdu la tête (cette scène n’etant qu’un copié collé idiot du silence des agneaux, moins la finesse d’Hannibal Lecter), le tout evidemment sans poser de question.
Une fois arrivé la bas, il ampute une soldate de Tsahal du bras, celle ci étant mordue à la main, et lui affirme plus tard qu’il n’avait aucune garantie de la sauver par son acte de bravoure barbare.
Dans l’avion Biélorusse (dont je me dois de souligner l’incompétence  de l’équipage, qui vous donne envie de traverser l’écran pour secouer un peu ce pauvre pilote), il fait exploser une grenade provoquant un attérissage forcé dans lequel il manque de perdre la vie, puis finit par déambuler dans les couloirs d’un centre de recherche Gallois, avec pour tout arme un pied de biche (left for dead), et finit par choisir au pif de s’injecter une maladie infectueuse en “présumant” que les zombies ne contaminent que les porteurs sain, tout en risquant de s’infliger une maladie mortelle.
Bien evidement, le héros choisit comme par hasard le bon flacon, trouve le remède et les survivants continuent à perpétrer son exemple.

Le film se clot sur un discours superficiel d’une voix off, prêchant quelques valeurs rabachées tout au long de nombreux films, les pires clichés que l’on recycle encore et encore pour meubler le silence, le vide. Ne me demandez pas de quoi il s’agissait, j’avais déja décroché.

Bref, ne pas se déranger.


N.A

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