Amour est de ces films qui, s’inscrivant dans la lignée de “Halt auf freien Strecke ”, invite le spectateur à contempler la mort. Rien que ça.
Tout d’abord, petit aperçu synoptique: Georges (Jean-Louis Trintigant) et Anne (Emmanuelle Riva) sont octogénaires, cultivés, bourgeois et mélomanes . Anne est victime d’une attaque cérébrale dont la conséquence est l’hémiplégie. L’amour du vieux couple est donc mis à l’épreuve.
D’emblée, le réalisateur nous met face à une espèce de cul-de-sac stérile, lorsque les pompiers découvrent le cadavre d’Anne, et l’entrée en matière, (qui est en réalité la fin du film) des plus crues, nous confronte à l’inevitable mort du personnage.
La tragédie annoncée , c’est alors qu’apparait le titre sur fond noir, austère et morne au possible comme l’est d’ailleurs l’oeuvre.
Amour traite de la mort, c’est dit cash, parce que la subtilité, Haneke ne connait pas, et que c’est pour les tapettes.
Aussi assiste-t-on à une espèce de retour dans le passé, un (très) long flash back (125 minutes, oui, oui) qui relatant le fil des évennements menant à la déchéance d’Anne.
Certes, le film commençait plutot bien.
A vrai dire, il commençait même très bien. La porte de l’appartement du vieux couple eventrée au début du film donne le “La” et annonce la suite des évenements. Cette porte béante, forcée lors d’un cambriolage est la représentation même de la maladie qui encorne la vie de couple, l’éventre et la laisse soumise au regard des autres, de l’autre, à l’annihilation de l’intimité du couple, au sac de son intégrité. Il s’agit là de la meilleure métaphore du film. Le trait d’esprit de Haneke s’arrette malheureusement là. Dès la première attaque d’Anne, le spectateur est pris en otage par un réalisateur sadique, qui fait défiler les images et les situations les plus sordides dans un “pseudo souci documentaire”, et le public a donc bien evidemment droit aux jambes fripées d’Emmanuelle Riva faisant ses exercices, ou mieux encore, à la cultissime scène des chiottes où Georges relève Anne de son trône, pour l’aider à se torcher.
Comme pour dans "Pour Lui", la caméra de Haneke devient oeil naturaliste, froid, et on se pose même la question quant-à la fonction d’un tel film, qui n’est ni cathartique, ni divertissement et qui prend des airs de torture, pour les personnages, comme pour les spectateurs.
Le public souffre avec les personnages, il souffre de sa condition de mortel, souffre de la longueur du film, de son thème, de la routine qui s’installe entre Jean Louis Trintignant et d’Emmanuelle Riva, de cette même routine qui verse dans un sordide dont il se serait bien passé. Surtout, il souffre de vouloir mettre un terme à cette routine, d'en venir à souhaiter la mort du personnage, d'être un fils de pute.
Bref, du grand Haneke.
Je ne sais pas si la critique ayant qualifié “Amour” de film empathique avait réellement vu ledit film. Haneke pousse le vice jusqu’au bout, et à part se demander quel plaisir pourrait-on avoir à filmer ce genre de choses, le spectateur, dont le surmoi s’endort (parfois) se retrouve pendu à l’écran en croisant les doigts pour que la vieille bique crève le plus rapidement possible (j’ai moi même trouvé le climax du film -la baffe qu’elle se prend- particulièrement jouissif, allez savoir pourquoi).
Je pense personnellement que Haneke aurait du se limiter au caractère documentaire de son film, mais ce dernier a la prétention de vouloir faire dans le subtil, qu’il ne maitrise guère, sacrifiant l’implicite au profit de la facilité, en explicitant constamment par le biais de plans inutiles au possible. Je parle là du pigeon qui apparait deux fois dans le film et qu’on a tous voulu dégommer au shotgun, et où Haneke se croit obligé de faire préciser a son personnage qu’il a relaché l’oiseau par le biais d’une lettre et des irrémediables flashback, Haneke essayant de nous faire avaler “Amour” à la petite cuillère. Ceux qui auront eu le courage de regarder le film jusqu’au bout se souviendront de l’analepse débile où Anne, venant de se faire zigouiller par Georges, étouffée par son oreiller, lui apparait, le réalisateur reprenant un plan du début du film pour signifier que ce dernier l’a tué par “Amour”, et prenant de ce fait le spectateur pour un con, l'idée étant le leitmotiv du film.
Je me demande enfin quel est l’interêt de voir ce genre de films, n’ayant pu m’expliquer la démarche de l’auteur realisateur, si ce n’est recycler "Halt auf freien Strecke " (“Pour Lui” en VF), l’emotion et la compassion en moins, et de crâner à coups de cru, et de froid.
L’experience n’ayant rien d’agréable je ne comprends pas pourquoi se l’infliger gratuitement. Quitte a filmer ce genre de thèmes, autant se detacher de la froideur, du macabre insidieux, et sortir des sentiers battus.
Mais Haneke aime la facilité, le grand public aussi.
Tout d’abord, petit aperçu synoptique: Georges (Jean-Louis Trintigant) et Anne (Emmanuelle Riva) sont octogénaires, cultivés, bourgeois et mélomanes . Anne est victime d’une attaque cérébrale dont la conséquence est l’hémiplégie. L’amour du vieux couple est donc mis à l’épreuve.
D’emblée, le réalisateur nous met face à une espèce de cul-de-sac stérile, lorsque les pompiers découvrent le cadavre d’Anne, et l’entrée en matière, (qui est en réalité la fin du film) des plus crues, nous confronte à l’inevitable mort du personnage.
La tragédie annoncée , c’est alors qu’apparait le titre sur fond noir, austère et morne au possible comme l’est d’ailleurs l’oeuvre.
Amour traite de la mort, c’est dit cash, parce que la subtilité, Haneke ne connait pas, et que c’est pour les tapettes.
Aussi assiste-t-on à une espèce de retour dans le passé, un (très) long flash back (125 minutes, oui, oui) qui relatant le fil des évennements menant à la déchéance d’Anne.
Certes, le film commençait plutot bien.
A vrai dire, il commençait même très bien. La porte de l’appartement du vieux couple eventrée au début du film donne le “La” et annonce la suite des évenements. Cette porte béante, forcée lors d’un cambriolage est la représentation même de la maladie qui encorne la vie de couple, l’éventre et la laisse soumise au regard des autres, de l’autre, à l’annihilation de l’intimité du couple, au sac de son intégrité. Il s’agit là de la meilleure métaphore du film. Le trait d’esprit de Haneke s’arrette malheureusement là. Dès la première attaque d’Anne, le spectateur est pris en otage par un réalisateur sadique, qui fait défiler les images et les situations les plus sordides dans un “pseudo souci documentaire”, et le public a donc bien evidemment droit aux jambes fripées d’Emmanuelle Riva faisant ses exercices, ou mieux encore, à la cultissime scène des chiottes où Georges relève Anne de son trône, pour l’aider à se torcher.
Comme pour dans "Pour Lui", la caméra de Haneke devient oeil naturaliste, froid, et on se pose même la question quant-à la fonction d’un tel film, qui n’est ni cathartique, ni divertissement et qui prend des airs de torture, pour les personnages, comme pour les spectateurs.
Le public souffre avec les personnages, il souffre de sa condition de mortel, souffre de la longueur du film, de son thème, de la routine qui s’installe entre Jean Louis Trintignant et d’Emmanuelle Riva, de cette même routine qui verse dans un sordide dont il se serait bien passé. Surtout, il souffre de vouloir mettre un terme à cette routine, d'en venir à souhaiter la mort du personnage, d'être un fils de pute.
Bref, du grand Haneke.
Je ne sais pas si la critique ayant qualifié “Amour” de film empathique avait réellement vu ledit film. Haneke pousse le vice jusqu’au bout, et à part se demander quel plaisir pourrait-on avoir à filmer ce genre de choses, le spectateur, dont le surmoi s’endort (parfois) se retrouve pendu à l’écran en croisant les doigts pour que la vieille bique crève le plus rapidement possible (j’ai moi même trouvé le climax du film -la baffe qu’elle se prend- particulièrement jouissif, allez savoir pourquoi).
Je pense personnellement que Haneke aurait du se limiter au caractère documentaire de son film, mais ce dernier a la prétention de vouloir faire dans le subtil, qu’il ne maitrise guère, sacrifiant l’implicite au profit de la facilité, en explicitant constamment par le biais de plans inutiles au possible. Je parle là du pigeon qui apparait deux fois dans le film et qu’on a tous voulu dégommer au shotgun, et où Haneke se croit obligé de faire préciser a son personnage qu’il a relaché l’oiseau par le biais d’une lettre et des irrémediables flashback, Haneke essayant de nous faire avaler “Amour” à la petite cuillère. Ceux qui auront eu le courage de regarder le film jusqu’au bout se souviendront de l’analepse débile où Anne, venant de se faire zigouiller par Georges, étouffée par son oreiller, lui apparait, le réalisateur reprenant un plan du début du film pour signifier que ce dernier l’a tué par “Amour”, et prenant de ce fait le spectateur pour un con, l'idée étant le leitmotiv du film.
Je me demande enfin quel est l’interêt de voir ce genre de films, n’ayant pu m’expliquer la démarche de l’auteur realisateur, si ce n’est recycler "Halt auf freien Strecke " (“Pour Lui” en VF), l’emotion et la compassion en moins, et de crâner à coups de cru, et de froid.
L’experience n’ayant rien d’agréable je ne comprends pas pourquoi se l’infliger gratuitement. Quitte a filmer ce genre de thèmes, autant se detacher de la froideur, du macabre insidieux, et sortir des sentiers battus.
Mais Haneke aime la facilité, le grand public aussi.
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