Christian Bourgois- 11.99 €- 156p- Août 2012
"Ce ne fut pas tant douloureux qu'ennuyeux. Cee pensa que cela irait mieux par la suite. Mieux s'avéra tout simplement plus et, tandis que la quantité augmentait, le plaisir de la chose résidait dans sa brièveté." p.55
En général, je me méfie des auteurs à prix comme de la peste, la faute aux médias et à la surenchère qui leur est propre. Il ne me serait jamais venu à l'esprit de me plonger dans ce petit livre si ce dernier n'avais pas été pas au programme de littérature comparée de cette année.
Autant dire que le premier contact avec Toni Morrison n'as pas été concluant, loin de là.
Roman épars tant dans sa structure que dans la quête de son personnage principal, Home relate l'errance de Frank noir américain, fraichement démobilisé de la Guerre de Corée et quelque peu nevrosé, qui rentre au pays et traverse les États-Unis de la ségrégation raciale pour délivrer sa soeur Cee des griffes d'un medecin eugéniste.
Je ne serais pas honnête en disait que j'ai détesté, simplement, je sais que je ne le relirais pas.
Ce petit roman peut s'averer (parfois) d'une grande subtilité. Rien n'y est évoqué clairement, et pourtant tout est là, la sensation de gêne en prime. Certain passages sont d'une puissance rare, du fait qu'ils sont transmis dans une langue épurée où Morrison n'accuse pas, mais constate d'un oeil désabusé qui décappe tout sur son passage.
Seulement voila: j'attendais beaucoup trop de Home: un puzzle complexe à reconstituer, un peu à la Anima de Wajdi Mouawad, de la violence, bref, une claque monumentale...
... et la claque n'arrive pas... Ou alors elle m'a à peine éfleurée.
Certes ce livre partait d'une intention très louable. On m'avait parlé de roman initiatique, de relation adelphique, de la condition des noirs, du racisme, de l'emancipation de la femme.
Tout y est. Mais le roman est tellement court, et tellement épars que ses thèmes comme ses personnages sont beaucoup trop dilués et l'intrigue, elle verse dans la platitude la plus extrême. Je me suis ennuyée (lapidez moi) alors que le sentiment d'être resté sur ma faim, lui est omniprésent. A aucun moment je n'ai pu m'attacher aux personnages. A aucun moment je n'ai été happée par le roman qui relevait plus de la corvée quant à la difficulté de s'y plonger (un grand merci au traitement en surface) et la lenteur du rythme, peut être aussi à cause du style. Si certains passages font justice à la plume de l'auteure, la traduction rend beaucoup trop souvent la lecture laborieuse.
C'est donc avec soulagement que je referme Home. Non pas qu'il m'ait profondément déplu, seulement, j'aurai aimé qu'on lui prete un peu plus d'intensité, de violence, et de chaleur.
N.A
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