dimanche 19 avril 2015

"À la foire, Barbara a perdu ses lunettes, tata Julie m'a perdu, moi, et tonton Joseph a perdu son pari: il avait parié avec papa qu'il n'y aurait aucun problème avec moi."

Eva Janikovski et László Réber,
Je n'en rate jamais une !
La Joie de Lire, 2013, 40 p.
Pour continuer dans la lancée du journal intime, cette semaine de découvrir un nouvel album hongrois, qui obéit à ce même traitement.
Il s'agit de Je n'en rate jamais une !  d'Éva Janikovszky, illustré par Lazlo Réber et publié chez La joie de lire.

Le héros de cette histoire collectionne les marrons et les boîtes d'alumettes. Il ne grandit que le jour de son anniveraire parce que c'est ce jour là que son papa le mesure, il est le premier à commencer la nouvelle année car il est le seul à souffler dans le mirliton à sept heures tappantes, pendant que ses parents dorment encore. Il s'étonne que la maîtresse veuille être sa deuxième maman, et sait aussi que quand son père lui dit "Par ici mon garçon j'ai deux mots à te dire", c'est que "ca va barder", sinon il lui parle dans lui dire qu'il a deux mots à lui dire.

Pas facile alors, de grandir pour le jeune héros, qui, dans une volonté de bien faire, accumule les bêtises. L'album est organisé en plusieurs épisodes, racontés successivement par le petit garçon, un peu comme on raconterait des souvenirs: il n'y a pas de réelle suite entre les épisodes, mais on suppose que les évennements s'étendent sur une année, de la première rentrée du héros aux grandes vacances.
Et en un an beaucoup de choses peuvent arriver: il y a bien évidement l'inauguration de l'année scolaire, les visites de la maîtresse à la maison, la grande soeur casse-pieds, sans oublier l'épisode hilarant où le jeune héros perd son chien Salami et qu'il en rachète deux autres avec son argent de poche parce qu'un chien "c'est un peu comme les lunettes, mieux valait avoir une paire de rechange à la maison." 
Pas grand chose à redire sur cet album, si ce n'est que les illustrations ne sont pas extraordinaires, même si cette simplicité colle très bien avec l'esprit du livre et assure son rôle de transition.
Les histoires de Janikovszky ont généralement trait au quotidien de l'enfant et qui permettent aux jeunes lecteurs de s'identifier au héros. Le traitement de l'histoire fait beaucoup penser à celui des aventures du Petit Nicolas. Le style est candide, et donne lieu à des énormités qui en dérideront plus d'un, et paralèllement, il y a beaucoup de pertinence dans les paroles de l'enfant surtout lorsqu'il s'agit de pointer les failles des parents. Voyez plutôt ce qui suit:

J'étais encore en train de pleurer quand Barbara a fini par me trouver. Elle était chargée de veiller sur moi, et l'émission de variétés venait sans doute de se terminer.

Barbara on a fait le tour du parc en sifflant mais ce n'est pas Salami qui est arrivé, mais papa, qui nous cherchait partout parce qu'il était chargé de veiller sur nous.

La prochaine fois que je voudrai jouer les grands, je veillerai sur moi, c'est plus simple.


Drôle et attendrissant, jouant avec les limites du politiquement incorrect, Je n'en rate pas une ! est un album universel qui malgré la densité de son texte se dévorera très vite et saura, j'en suis sûre, faire sourire les lecteurs les plus récalcitrants.

N.A

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Cet album à été lu dans le cadre du challenge Avril en Albums
initié par Bookwormette

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